L’étude des conflits modernes constitue un pan important de l’archéologie régionale. Concernant la Grande Guerre, si l’accent a été mis sur les tranchées existantes du camp retranché de Paris, il est désormais essentiel de se pencher sur d’autres aspects tels que la formation militaire et la préparation des combattants avant leur déploiement au front. Il est crucial de développer une narration archéologique autour du centre de formation militaire de Milly-la-Forêt, qui ne se résume plus à une simple représentation historique. Cette démarche s’inscrit dans une archéologie de la Première Guerre mondiale qui enrichit la variété des recherches menées en Île-de-France. La vie quotidienne des soldats ne se limite pas aux tragédies de la guerre ; elle raconte également l’histoire sociale au sein d’un camp d’entraînement militaire, où les documents d’archives ne sont pas les uniques sources. L’objectif de la campagne archéologique 2024 n’est pas d’excaver toutes les structures identifiées comme des baraquements démontables du système Adrian, mais plutôt de procéder à un échantillonnage ciblé pour déterminer et caractériser leur nature. De la sorte, les sondages témoigneront de l’histoire sédimentaire du site.