La méthodologie du modèle de l'usager-récepteur propose une actualisation du modèle de l'école de Columbia de la communication à deux étages (Two-step flow of communication) à l'aune des réseaux socionumériques. Cette méthodologie permet d'étudier les usages et la réception du nouvel écosystème informationnel. En effet, avec les réseaux socionumériques, nous avons basculé dans un nouvel écosystème informationnel. Il est désormais possible de s’informer par l’intermédiaire des médias d’information professionnels mais également par l’intermédiaire d’autres sources d’information comme les créateurs de contenus, les influenceurs et les usagers-récepteurs sur les réseaux socionumériques. Le premier étage de la communication ne concerne donc plus uniquement les médias d’information professionnels mais tout un écosystème médiatico-socionumérique à la fois médiatique et socionumérique. Cet écosystème est un sous-écosystème dans l’écosystème informationnel global lui-même composé de sous-écosystèmes (Mercier, 2010 ; Joux & Bassoni, 2018). Dans ce modèle, les usagers-récepteurs sont exposés dans un premier temps à des contenus de l’écosystème médiatico-socionumérique, ces usagers-récepteurs peuvent devenir leaders d’opinion socionumériques en communiquant dans un deuxième temps à leur tour le contenu auprès de leurs groupes devenus secondaires via des interactions comme le partage, les commentaires, les réactions. Ce deuxième étage est important étant donné la nouvelle réception de l’information sur les réseaux socionumériques. Les fils d’actualités par le fonctionnement algorithmique de recommandation étant personnalisés à partir des abonnements et de l’activité des usagers-récepteurs (notamment les interactions), les usagers-récepteurs voient très souvent du contenu parce que des membres de leur réseau l’ont partagé ou ont interagi avec le contenu. Ces deux étages du modèle de l'usager-récepteur sont des points de repères pour comprendre la circulation des usages et de la réception et sont reproductibles à foison puisqu’il s’agit d’une influence de court terme dans un espace impermanent que sont les réseaux socionumériques.