Un ensemble atypique d’une domus à Bourges
Résumé
Lors de la fouille de la place Séraucourt, à Bourges, en 2017, un puits a été fouillé au sein d’une grande domus. Son comblement, daté des années 260-275 apr. J.-C., a livré un assemblage mobilier atypique. On note, en premier lieu, la présence récurrente de fragments de semelles cloutées dans ce contexte alors qu’elles sont absentes des autres structures du site. En second lieu, un coffret médicinal complet, deux pieds d’authepsa (sorte de samovar) et un fragment de jambe de statue en alliage cuivreux ont été découverts. L’origine de ces objets pose question. En effet, les semelles cloutées sont présentes en proportion assez importante dans les tombes bituriges romaines. Le coffret médicinal a pour parallèles des exemplaires provenant essentiellement de contextes funéraires quand ceux-ci sont connus. Quant aux supports d’authepsa, la rareté de ce type d’objet dans le monde romain pose ici question. Enfin, la représentation figurée d’une jambe interroge aussi, en raison de l’absence de parallèle pour cet objet.
Associés à ces objets métalliques, ainsi que de nombreux éléments architecturaux et domestiques (gravats, céramique, faune), la fouille du puits a révélé plusieurs squelettes humains partiels, provenant d’au moins huit individus. Le caractère lacunaire des squelettes invite à exclure une utilisation funéraire du puits et incite davantage à envisager une pratique soit strictement détritique, soit au contraire symbolique et rituelle et liée à la condamnation du puits.
L’ensemble de ces observations réunies permet de supposer que le mobilier découvert dans le puits pourrait provenir pour partie de contextes funéraires déplacés.
Domaines
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