La recherche se déroule dans une école maternelle conçue par l'architecte marseillais Mario Fabre en 1989. Elle fait aujourd'hui l'objet d'expérimentations pédagogiques d'envergure à l'appui de classes bilingues, d’outils numériques et d'un nouveau mobilier flexible. Prévue lors de sa conception pour 4 classes, l’école, dans un environnement bâti dense et vieillissant, en comporte aujourd'hui 7 et remet en question le bien-fondé des solutions spatiales et pédagogiques adoptées depuis 1989 pour le bien-être des élèves et enseignants. Nous proposons dans cette communication de mettre en débat les démarches de qualification des expérimentations menées sur le cas pratique de cette école. C’est sous cet angle que nous introduirons les approches architecturales et psychosociales de notre recherche afin de tenter de répondre à la question de l’impact des ambiances architecturales intérieures et extérieures sur le processus d’enseignement-apprentissage de savoirs scolaires ouverts et accessibles à tous. D’un point de vue architectural, nous nous intéresserons à l’interaction entre usage, confort visuel et acoustique impactant les capacités d’attention et de concentration des élèves, étude qui pourra être poussée au confort thermique et hydrométrique si les résultats le permettent. L'évaluation de l’impact des ambiances sur le bien-être est effectué à l’appui de relevés sonores et visuels effectués à différentes temporalités d’usages des lieux de façon à dégager les aptitudes voir les insuffisances de filtration et d’atténuation de chacun des espaces vis-à-vis des ambiances lumineuses et réponses sonores. Mesurer l’impact de l’organisation spatiale n'est pas aisé et pourrait être mieux appréhendé en utilisant un dispositif de reproduction/simulation permettant d'anticiper le ressenti d'un panel de testeurs en face de telle ou telle solution d’ambiance et d'organisation. Il s'agit in fine de faire émerger les composants perturbateurs de façon systématique et rationnelle afin d'appuyer le diagnostic fait in situ, et d'apporter une indication sur comment et quand réagir face à une situation d'inconfort nuisant à la concentration, l'apprentissage et la sérénité des élèves. L’axe psychosocial s’inscrit dans le cadre de la « recherche collaborative par la conception » se caractérisant par la co-construction d’artefacts (ici deux projets de classe) permettant de tester des hypothèses et dont les résultats peuvent influencer les pratiques enseignantes à moyen et long terme. Selon un plan de recherche test-re-test, nous allons mesurer l’effet de projets pédagogiques consacrés au développement des compétences émotionnelles. Les enseignants des classes concernées participeront à une formation au développement et à l’évaluation de ces compétences connues pour participer à l’accroissement du langage oral notamment car pour plus de la moitié des élèves participants à l’étude, la langue scolaire est différente de celle familiale. L’attention portée au développement des compétences émotionnelles s’accompagne d’une prise en compte de l’impact de l’environnement pris dans sa complexité (dimensions socio-affectives et physiques) sur le bien-être des enseignants et des élèves. En effet, les indicateurs objectifs (ressources matérielles, environnement physique, sécurité) et subjectifs (perceptions et ressenti subjectif, sentiment de satisfaction) s'articulent pour fournir une compréhension plus holistique du bien-être des enseignants) et des enfants en milieu scolaire Dans le cas des indicateurs subjectifs, nous nous intéressons à l’état émotionnel aux sentiments de satisfaction et d’épanouissement des enseignants. Nous avons également pour objectif d’évaluer le ressenti scolaire des élèves par un guide d’entretien directif adapté aux élèves de petite et moyenne sections de maternelle, qui a été élaboré pour cette étude.