La métropole rennaise s'est singularisée de manière pionnière par un volontarisme politique en faveur du maintien de l'agriculture dans son territoire périurbain. D'abord axée sur la préservation du foncier agricole, sa politique agricole vise dorénavant aussi à favoriser l'installation agroécologique ainsi qu'à accompagner la transition écologique des exploitations existantes. Quelques signaux montrent un contexte favorable à ces orientations, à l'instar de la part de l'agriculture biologique, plus élevée que dans l'ensemble du département d’Ille-et-Vilaine avec 17% des exploitations et 14% de la SAU de la métropole ainsi que la part des exploitations commercialisant en circuits courts (22% contre 15%). Qu'en est-il du point de vue des agriculteurs et agricultrices travaillant sur cet espace péri-urbain ? Qu'en est-il de leurs pratiques productives au regard des attendus des acteurs de la métropole rennaise ? Nous proposons de répondre à ces questions en rendant compte d'une étude menée sur une commune de cet espace périurbain de la métropole rennaise, où l'ensemble des chefs d'exploitations ont été rencontrés début 2024, dans le cadre d'une recherche associant approche sociologique et compréhension des systèmes d'exploitation. Malgré une hétérogénéité sociotechnique au sein du réseau socioprofessionnel agricole constitué par les 11 exploitations étudiées, l'occupation du sol est marquée par la prépondérance des activités de polyculture-élevage. Le territoire montre un dynamisme en termes d'installation, ce qui constitue un avantage vu la vague à venir de départs en retraite. Il est notamment attractif pour des installations économes en surfaces agricoles et hors du cadre familial, toutefois entreprises par des actifs révélant un capital d'autochtonie important.