Des forums de discussion aux groupes WhatsApp, en passant par les posts Instagram ou les réactions TikTok, la communication numérique mobilise largement les émojis. Permettant d’abord de partager nos affects, les émoticônes se comptent aujourd’hui par milliers et constituent un vocabulaire à part entière. Visages, animaux, nourriture, loisirs, drapeaux : on peut décrire une grande partie de nos activités quotidiennes grâce à ces signes. Pourtant, on ne dispose toujours pas d’un émoji dédié aux menstruations. Pour communiquer avec des émojis, ceux-ci doivent être disponibles sur nos smartphones et sur les réseaux socionumériques que nous fréquentons mais ils doivent aussi pouvoir être lus par tout le monde, depuis n’importe quel périphérique : c’est l’interopérabilité. Pour se faire, les émojis sont standardisés au sein d’une table de caractères. C’est le consortium Unicode, un organisme privé gérant le standard informatique éponyme, qui assure leur encodage. En 2022, 3633 émojis sont encodés pour Unicode, c’est-à-dire qu’ils disposent d’un code, d’un nom et d’une représentation standardisée. Par exemple, le visage souriant correspond au code U+1F600 et au nom « grinning face ». Le comité technique d’Unicode réunit des acteurs majeurs des communications numériques, comme Google, Apple, Adobe, Microsoft, Netflix ou encore Facebook. Chaque nouvelle version d’Unicode donne lieu à l’inclusion de nouveaux caractères et émojis : en 2022, la jacinthe, le gingembre, l’oie, ou l’élan ont été ajoutés…