Ce colloque est dédié aux 125 ans de l’enseignement de l’amharique et des études éthiopiennes à l’INALCO, initiés en 1898 par Casimir Mondon-Vidailhet, journaliste, diplomate et spécialiste de l’Éthiopie. Le premier titulaire de la chaire d’amharique a été suivi par divers scientifiques de renom, tels que Marcel Cohen, Marcel Griaule, Joseph Tubiana, Makonnen Argaw, Michel Perret, Alain Rouaud, Alain Gascon. Initialement, la coopération entre la France et l’Éthiopie était principalement dans le domaine politique et économique, mais assez rapidement diverses coopérations culturelles et scientifiques se sont développées. C’est ainsi, par exemple, que le Lycée franco-éthiopien Guebre-Mariam a été créé à Addis-Abeba en 1947, dont les élèves continuent à passer le baccalauréat français (en coopération avec l’INALCO), les Alliances françaises, qui enseignent aux Éthiopiens en français, ou encore le Centre français des études éthiopiennes (CFEE) qui coordonne la coopération entre des scientifiques éthiopiens et des chercheurs français, principalement dans le domaine de l’archéologie, de l’ethnologie et des sciences politiques. Depuis le début, l’INALCO joue un rôle important – malheureusement méconnu – dans la formation de spécialistes en amharique, car de nombreux linguistes de renommée internationale qui ont fait des recherches sur les langues éthiopiennes ont reçu leur licence ou leur formation de base à l’INALCO dans la première moitié du XXe siècle. Il s’agit notamment de Stefan Strelcyn (Pologne), de Wolf Leslau (États-Unis), d’Olga Kapeliuk (Israël). Aujourd’hui, l’amharique et la civilisation éthiopienne sont enseignés dans plusieurs universités dans le monde : à côté de l’Éthiopie, aux États-Unis et dans les universités européennes, notamment en France, en Allemagne, en Italie, en Pologne, et aussi en Chine, en Russie, en Israël. Alors que l’enseignement de l’amharique a une histoire de plus de cent ans en France, il n’a été introduit que récemment en Chine et aux États-Unis. Il existe donc différentes expériences d’enseignement et de directions de recherche dans ces pays. Notre colloque tente de réunir divers spécialistes internationaux de la langue amharique et des études éthiopiennes en général, afin de faire un bilan de la place de ces études dans les universités dans le monde. En effet, les conférences permettent un échange actif entre les participants qui présentent les priorités dans leur recherche et leur enseignement, montrent les forces et faiblesses des études éthiopiennes, ou rendent compte des liens historiques qui existent. De plus, ce colloque est destiné à servir de forum où les relations existantes de la Section d’Études Éthiopiennes seront consolidées ou réactivées, et de nouvelles connexions nationales et internationales créées. Pour atteindre ces objectifs, nous proposons que le débat soit mené autour des deux axes thématiques : 1.L’amharique dans les universités : enseignement, linguistique, littérature 2.Les études éthiopiennes dans les universités : projets de recherche et développements historiques Une sélection des conférences sera publiée ultérieurement sous forme d’actes ou d’ouvrage collectif.