Cette présentation consistera à présenter une approche interdisciplinaire et multi-méthodes pour étudier les discours et pratiques des écohameaux français et québécois. Après avoir présenté les deux méthodes principales par lesquelles j’entends aborder mon objet, je m’attarderai sur une partie plus en amont de mon travail et déjà réalisée : le recensement des écohameaux français et québécois présents sur la Toile. Habitats collectifs et écologiques en milieu rural, les écohameaux sont une des nombreuses manifestations contemporaines des préoccupations d’une frange croissante de la population quant aux enjeux environnementaux et à l’incompatibilité du mode de vie urbain moderne avec des aspirations à davantage d’autonomie individuelle au quotidien. Toutefois, si les écohameaux défendent des convictions idéologiques fortes remettant en question certains éléments clefs de la modernité capitaliste occidentale, et s’ils se fondent sur l’idée que la réponse à apporter aux crises contemporaines passe par l’ancrage territorial local, il semblerait qu’ils ne s’accordent pas pour autant sur le contenu et la nature de leur critique, ni sur les moyens à mettre en œuvre pour proposer une alternative. Dès lors, pour aborder cette diversité de points de vue et de pratiques, je propose de croiser deux approches : 1) une analyse du discours en ligne des écohameaux, qui permettra d’identifier les grandes tendances qui se dessinent en termes idéologiques et de les situer vis-à-vis des divers courants de l’écologie ; 2) un travail ethnographique de terrain, fondé sur des entretiens semi-dirigés et de l’observation participante, afin d’affiner l’analyse du discours et d’observer la traduction concrète de ces idées politiques dans une diversité de contextes. N’ayant pas encore de résultats, il s’agira bien de présenter uniquement la méthodologie construite pour aborder le sujet. En outre, pour pouvoir mener à bien ces deux analyses, j’ai tâché de mener une recension exhaustive des écohameaux présents sur la Toile, avec un triple objectif : 1) mesurer l’ampleur du phénomène dans chaque pays et rassembler un certain nombre de données potentielles pour des opérations quantitatives, 2) cartographier ce phénomène, et 3) avoir une base de données qui puisse servir de guide pour sélectionner les candidats à l’analyse du discours et au travail de terrain. De la difficulté à fixer un tel objet de recherche au défi de finaliser une base de données géographique multi-sources exploitable, en passant par le croisement de méthodes de recensement sur la Toile, je présenterai les étapes de ce travail de recensement et cartographie presque finalisé et donnerai un aperçu des résultats. L’objectif sera tant de proposer des éléments méthodologiques pour qui voudrait mener un tel travail dans son domaine, que de susciter des réactions susceptibles de m’aider à bonifier ma propre démarche.