Cette contribution propose une analyse historique et juridique de la notion même de « discipline ». La notion de discipline est originellement tiraillée entre deux acceptions liées mais nettement différentes, puisqu’elle signifie « enseignement, éducation » tout en pouvant renvoyer à l’exercice d’un châtiment, souvent corporel, et d’une répression. C’est au XIXe siècle que le terme prend son acception contemporaine d’ensemble de règles régissant une institution ou une corporation donnée, et le phénomène n’a cessé, depuis, de se développer. On ne peut donc que se demander le rôle qu’il convient aujourd’hui de réserver à la discipline et quelle place doit lui être faite dans le système juridique actuel. S’agit-il d’une simple démarche éthique, permettant d’échapper à la férule des tribunaux ou constitue-t-elle un élément du droit à part entière, auquel elle ajouterait un degré supplémentaire. Cette dernière solution parait la plus plausible, mais il faudra veiller à ce que cette spécialisation du droit disciplinaire n’aboutisse pas à une disciplinarisation excessive de la vie commune.