Le pluriel est ici employé à dessein, pour deux raisons. La première tient à l’évidence de la variété des formes que prennent les manifestations culturelles de ce vaste arc de temps en Vaucluse, rompant avec l’idée d’unité et de continuité que pourrait suggérer le singulier. La seconde tient au caractère encore très lacunaire du panorama qu'il est possible de dresser dans ce département à partir des documents présentés. L'assimilation passée des productions matérielles à de vastes ensembles transcendant les frontières contemporaines, les « Cultures » archéologiques, a cédé ensuite le pas à la recherche des évolutions et innovations locales et régionales. Simultanément, la part revenant aux contacts entretenus avec « l’extérieur » s’est vue considérablement réduite, et minorés les phénomènes de migration ou d’acculturation, deux modalités de contact et d’échanges parmi bien d’autres. Le Vaucluse représente dans cette perspective une région particulièrement bien placée, constituant une zone de recoupement entre les grands ensembles culturels septentrionaux et méridionaux. Si bien qu’avec la moyenne vallée du Rhône et les Alpes occidentales, cette zone tampon, configuration que la linguistique illustre assez bien, peut connaître une éventuelle extension archéologique au-delà du Vaucluse. Nous aurons donc l’occasion maintenant de constater à quel point le basculement de cette région aura alternativement privilégié l'aire du monde rhodanien, ou l’orbite du bassin de Méditerranée nord-occidentale.