Athènes connaît, à partir de 508, un régime démocratique qui implique ses citoyens dans le gouvernement de la cité. Celle-ci est aussi le lieu de naissance, autour de 470, de Socrate, ce philosophe qui a passé sa vie à inviter ses concitoyens à s’examiner eux-mêmes et à s’interroger sur la justesse de leurs actions. Or, le tribunal populaire, institution emblématique de la démocratie athénienne, condamne Socrate à mort en 399. Comment comprendre cette sentence ? N’y a-t-il pas là quelque chose qui semble profondément étonnant, tant le philosophe, par sa pratique de la discussion et du dialogue avec tout-un-chacun, semblait fait pour vivre à son aise dans un régime favorisant la participation de tous les citoyens aux délibérations concernant les affaires de la cité ? Athènes aurait-elle été le lieu d’un rendez-vous manqué entre la philosophie et la démocratie ?