Le chanvre se présente aujourd’hui comme une biomasse incontournable qui contribue à une bioéconomie durable. Sa réputation tient de sa capacité à créer de nouveaux débouchés à haute valeur ajoutée pour de divers secteurs d’activité (ex. textile, BTP, agroalimentaire). Malgré son potentiel, la valorisation économique de ses sommités fleuries, aboutissement de son cycle de croissance, et appelé Cannabis pour le profane, est interdite en France en raison de son appartenance aux cannabinoïdes pouvant déboucher à des consommations à vocation récréative (Molécule THC), le bien-être et la santé (ex. Molécule de CBD). Pourtant, le cannabis fait aujourd’hui l’objet d’un intérêt croissant de la part des politiques publiques. Certains États légalisent et autorisent progressivement sa production et sa distribution, à l’image du Canada et de certains pays de l’Union européenne. La France, quant à elle, reconnue comme un leader historique du chanvre se confronte à ces nouvelles perturbations institutionnelles qui pourraient compromettre sa stabilité. Nous proposons de tester la capacité d’adaptation de la filière française du chanvre devant l’émergence de nouveaux débouchés internationaux portées par la consommation de chanvre pour usage récréatif et/ou thérapeutique. Nous mettrons en évidence les tensions entre les opportunités et les contraintes sociotechniques, ainsi que les capacités d’adaptation et d’innovation versus stratégies de résistance des producteurs de chanvre français