Le transhumanisme est un courant de pensée qui s’est structuré en mouvement depuis les années 1980. Il décrit le futur de l’humanité postdarwinienne : selon lui, l’homme est en passe de prendre en main sa propre évolution, faisant de celle-ci un programme politique et social d’amélioration de l’espèce humaine. L’humanité entrerait ainsi dans une nouvelle ère, où la chance aurait laissé sa place au choix. Nombre d’analystes font de l’évolutionnisme une composante essentielle du transhumanisme, et le fait que le mouvement voie une figure tutélaire en Julian Huxley, inventeur du mot et petit-fils de Thomas Huxley, ardent défenseur du darwinisme, est sans doute un signe fort de cette imbrication. Comment le transhumanisme pense-t-il l’évolution ? Comment l’articule-t-il à sa vision de l’homme ? In fine, vers quels imaginaires du futur amène-t-il ? Voici ce que nous nous proposons d’étudier, à travers les positions comparées de Julian Huxley, Ray Kurzweil et Nick Bostrom.