L’habitat participatif ou la mise en commun comme alternative(s)
Résumé
At the turn of the 2000s, debates emerged in civil society and the political and academic worlds on urban alternatives in France and Europe, in which the issue of mobilising inhabitants appeared to be central. Certain initiatives propose a notion of ‘otherwise,’ claiming to be alternatives whose dissemination is based, in part, on the idea that a new framework for exchange between citizens and decision-makers is possible. By focusing on the French production of collaborative housing, this article analyses their ideological references of these approaches and questions their capacity for participating in the creation of the common. It shows the range and diversity of ideologies which structure the alternative project, based on the pooling of spatial resources. While these practices are similar to commoning activities, they do not in themselves constitute a non-appropriable common good. They do however participate in the propagation of the notion of common within alternative urban circles.
Au tournant des années 2000 émergent, en France comme en Europe, des débats au sein de la société civile, du monde politique et des milieux académiques portant sur les alternatives urbaines où la question de la mobilisation des habitants apparaît centrale. Des initiatives revendiquent l’idée d’un « autrement » et s’affirment comme des alternatives dont la diffusion repose, en partie, sur l’idée qu’un nouveau cadre d’échange entre citoyens et décideurs est possible. En s’intéressant à la production française de l’habitat participatif, cet article analyse leurs références idéologiques et questionne la capacité de ces démarches à participer à la construction du commun. Il montre l’éventail et la diversité des idéologies qui structurent le projet alternatif fondé sur la mise en commun de ressources spatiales. Si ces pratiques se rapprochent d’activités de commoning, elles ne constituent pas, en tant que tel, un bien commun non appropriable. Elles participent en revanche à la diffusion de la notion de commun au sein des milieux alternatifs de l’urbain.