Motivée par le projet de construction d’un lotissement, une opération d’évaluation a été prescrite sur une surface de 12159 m2. Le diagnostic est situé au centre de la commune de Tourmont dans le Jura (39), à 3km au nord/ouest de Poligny dans le Jura, le village est sur une zone de basses altitudes (270m) à l’extrémité orientale de la Bresse. La zone du diagnostic est un espace plat de la vallée de la Glantine en arrière de laquelle débute les reliefs jurassiens. De la céramique protohistorique et un silex (préhistorique) présents dans un niveau de colluvions illustrent une occupation ancienne du site en sommet de pente, partie érodée sur notre emprise ou non diagnostiquée pour la partie plus à l’est. Des traces d’occupation plus récentes, moderne et contemporaine, sont apparues sous la forme de structures empierrées, type murs ou solins, ou fossoyées telles qu’un fossé, un drain et un chemin. La première occupation, située entre le xve et jusqu’au début du xviie siècle, est représentée par des solins pouvant sans doute faire partie de deux bâtiments (deux orientations différentes) (fig.I et II). Les constructions à pans de bois de cette époque sont peu connues en Franche-Comté par les opérations préventives. Elles ont pu être appréhendées lors de diagnostics en contexte urbain de centre-ville ancien (Lons-le-Saunier, Baume-les-Dameset Montbéliard. À Pesmes, Faubourg de Glanot, Nathalie Bonvalot a fouillé en 1985 et 1986, un habitat médiéval (xive - xve siècles) situé à 400m du bourg castral, sur la rive droite de l’Ognon. «Il s’agit d’une maison de plan quadrangulaire (dimensions reconnues : 21m de long par 7,50m de large) à pans de bois et clayonnage enduit de torchis et dont les soubassements sont en moellons calcaires.» (Bonvalot 2019). La fouille de Petit-Noir «5 rue de la Mairie» a révélé elle deux bâtiments à pans de bois sur sablière (Méloche 2018). Bien que mal conservées, les structures ici découvertes permettent d’aborder ce type d’habitat avec les quelques éléments que l’intervention en diagnostic permet d’apporter. Une fosse contenant un cheval (st. 6.01) est sans doute à associer à l’époque moderne de par sa position stratigraphique, la datation radiocarbone proposant un large intervalle compris entre la seconde moitié du xviie siècle et la première moitié du xxe siècle. Il n’est cependant pas possible d’affirmer qu’elle est synchrone aux bâtiments à pans de bois. Le radier 13.1, a révélé un mobilier moderne (tesson céramique) et dans la continuité de la structure 1.4 du diagnostic de 2022, mais diffère de celles des solins. Il est proposé que ces deux structures soient la même et qu’elles aient une fonction de drainage. Cette structure ne serait alors pas à associer à une construction de type bâtiment. Un chemin a pu être observé dans les sondages 3, 4 et 9. Il est également visible sur le LiDAR, sur le plan géométrique de la commune de Tourmont établi en 1805 ainsi que sur le cadastre napoléonien daté de 1834. Une faucille découverte dans une couche de colluvions antérieurs à la construction du chemin, outil connu dans des contextes couvrant une période comprise entre le xive s. et le début du xviie s. permet d’attribuer la mise en place du chemin au plus tôt à la fin du Moyen Âge ou au début de l’époque contemporaine. Il a été utilisé jusque dans les années 50 par les habitants de la commune. La seconde occupation, d’époque contemporaine, est représentée notamment par les murs d’un enclos clôturant le jardin d’une propriété présente sur les archives du xixe (plan par masse des cultures de 1805) et appartenant en 1834 (plan cadastral dit napoléonien de Tourmont) à St Léger de Poligny. De cette propriété, une maison (avec des dépendances) est encore présente et habitée, ainsi qu’une structure maçonnée permettant le captage d’une source dont il reste une cavité rectangulaire profonde à parois maçonnée (puits ?). Cette propriété pourrait être très ancienne et remontée au Moyen Âge.