A la lumière de l’apprentissage d’une langue par immersion, une caractéristique de l’apprentissage en classe en milieu hétéroglotte est l’exposition précoce et fréquente de l’apprenant à la chaîne segmentée de l’écrit. Les effets de cette exposition, souvent concomitante à l’exposition au flux sonore, sur la production orale en L2 sont documentés par des travaux qui soulignent les effets de la forme orthographique sur la prononciation (Bassetti et Atkinson, 2015 ; Santiago, 2018 ; Solier et al. 2019). Nous souhaitons dans ce poster documenter à travers l’analyse d’un corpus écrit et oral de productions l’effet de l’exposition précoce à l’écrit sur l’usage des formes verbales en français L2, sachant que celles-ci sont souvent considérées comme des formes opaques. Nous présenterons les résultats d’une double analyse - Analyse longitudinale d’un corpus écrit de récits fictionnels de 21 apprenants japonophones débutants du français L2 (T1 : + 50h, T2 : +120h) et de productions orales de 3 d’entre eux exposés au français en classe de langue à raison de 6 heures par semaine. - Analyse de l’input écrit du manuel Nous montrerons qu’en segmentant la chaîne de la parole et visibilisant la morphologie silencieuse, l’exposition précoce aux formes verbales écrites lève partiellement l’opacité de ces clusters verbaux.