Oldowan reduction sequences from the Lower Omo Valley (Shungura Formation, Ethiopia)
Les débitages Oldowayens de la Basse Vallée de l'Omo (Shungura Formation, Ethiopie)
Résumé
The earliest Oldowan industries (1.7 to 2.6 Ma) in eastern Africa are generally characterised by the relatively simple production of flakes, which are rarely retouched. While based on a limited number of common principles, this technology nevertheless presents a degree of diversity in terms of technical elaboration, the origins of which have long been the matter of debate. In this respect, the lithic assemblages from the Shungura Formation (Member F, 2,32 to 2,23 Ma - Lower Omo Valley) stand out against other Early Stone Age occurences. Certain researchers have interpreted the Shungura record as reflecting poorly controlled debitage sequences, resulting in high proportions of small flakes, often with limited utilizable edges, and angular fragments. Diverse mechanisms have been advanced to account for this ‘inefficiency’ in terms of both productivity and function, alternately implicating the raw material, small river pebbles, or the technical choices or skill levels of the knappers. Here we propose an alternative analytical approach designed to discriminate the respective role of these three factors, using experimental reduction sequences that replicate the Shungura lithic assemblages. We use the induction of decision trees coupled with univariate statistics generated from the experimental material to shed new light on why the Shungura assemblages differ so substantially from other contemporary Oldowan occurrences.
Les premières industries lithiques attribuées à l'Oldowayen (de 2,6 à 1,7 Ma) en Afrique de l'Est témoignent généralement de techniques et schémas simples de débitage d’éclats rarement retouchés. Hormis ces quelques principes de base communs, ces productions montrent une diversité opératoire qui a longtemps fait l'objet de débats. La question se pose notamment pour les assemblages lithiques provenant de la Formation de Shungura (Membre F, 2,32 à 2,23 Ma- Basse vallée de l'Omo, Éthiopie) qui sont considérés comme un cas particulier dans le contexte des débuts du Early Stone Age. En effet, selon certains auteurs, ces débitages seraient mal contrôlés, générant de fortes proportions d’éclats de petites dimensions peu fonctionnelset de fragments anguleux. Divers mécanismes de causalité ont été avancés pour expliquer cette « inefficacité » en termes productifs et fonctionnels, impliquant alternativement la matière première, présente sous forme de petits galets de quartz dans la basse vallée de l'Omo, les choix techniques et/ou le niveau de compétence des tailleurs. Nous proposons ici une approche analytique alternative visant à discriminer les rôles respectifs de ces trois facteurs dans la réalisation de séquences de débitage expérimentales répliquant les assemblages de Shungura. Notre approche est basée sur la modélisation d'arbres de décision couplée à une analyse univariée générée à partir de l’assemblage expérimental. Cette approche fournit des éléments de réponse pour comprendre ce qui rend si différentes les industries lithiques de la Formation de Shungurao.