Casanova. L’écrivain en ses fictions
Résumé
Classiques Garnier, coll. L’Europe des Lumières, 2011.
N° 9, 474 p., 58 € TTC
ISBN: 978-2-8124-0288-3
L’écrivain rêvé de Casanova est une figure du dégagement. Le Vénitien veut communiquer ses idées, mais esquiver leur imputation ; écrire sa vie, mais éviter les conséquences de la reddition de compte et du dévoilement. L’écrivain en ses fictions, entre objet social, enjeu moral, instance imaginaire et figure impliquée par les textes, vise à comprendre la construction de cet écrivain éludant idéalement les identifications, son articulation avec une pensée et une éthique du « faire comme si », les relations entre l’Histoire de ma vie et la fiction comme fait anthropologique, cadre pragmatique et institution au sein d’une culture. Trois formules de Casanova organisent l’enquête : savoir écrire, communiquer ses idées, communiquer ses actions.
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Table des matières
Introduction. La parade et l’esquive
« Savoir écrire »
Chapitre 1. Esquisse d’une trajectoire
Écrire à l’aventure (1752-1774)
La reconversion par les lettres : de la Confutazione (1769) à la traduction de l’Iliade (1775-1778)
Dernières dérives vénitiennes (1779-1783)
Recommencements : retour à l’aventure et nouveaux échecs littéraires (1783-1790)
Chapitre 2. Les lettres et la reconnaissance
Les récits de vocation : la double scène de la reconnaissance
L’aventurier en ses récits
1787-1788 : être personnage, être écrivain
Henriette, ou la fable de la reconnaissance : périls de l’identification et surprise de la reconnaissance amoureuse
Chapitre 3. La rhapsodie: écrire ses idées - s’écrire
Rhapsodie 1. Le double visage de la Confutazione
Rhapsodie 2. Éloge d’Arlequin
Extension du domaine rhapsodique ?
Chapitre 4. Polytrope
Polytrope, imposteur, misanthrope
Le polytrope, figure de l’écrivain ?
Définitions et contextes
Croisements à distance
Collisions
Casanova et l’honnête homme
Modèles littéraires : Rousseau et Voltaire
Déclinaison dans l’Histoire de ma vie
Contre le misanthrope : ouverture sur la coquetterie et les ruses mulièbres
L’écueil de l’agressivité et son dépassement
« Communiquer mes idées »
Chapitre 5. « Une connaissance qui coûte la vie coûte trop cher » : la vérité à l’épreuve de sa valeur
Dialogues en crise
De la vérité philosophique à l’actualité des plaisirs. D’un usage autobiographique du dialogue
Superstition, croyance et vérité
Chapitre 6. « Parler sans dire mot »
L’équivoque, ou des mérites du « sens louche »
Silence et politique
Chapitre 7. Écrire l’« homme moral » ?
« Morale », connaissance de l’« homme moral », « théorie des mœurs » et « école de la vie de l’homme » : des limites du savoir moral à l’écriture autobiographique
Des limites de la « nature ». Culture des plaisirs et critique de la naturalisation de la pudeur
Vidibius et Ponce, ou leur effacement. Éloge de la dissimulation, écriture de l’homme moral et usages du récit
« Elle devait savoir que je savais qu’elle savait » : de l’usage des rôles
« Communiquer mes actions »
Chapitre 8. L’Histoire de ma vie, ou comment y croire ?
Dire la vérité ?
Mensonges, impossibles promesses, discours amoureux, véracité tactique, impostures
« C’est lui », « le même Casanova » : « scène judiciaire » et procédures d’identification
Chapitre 9. « L’écrivain donc de ces Mémoires est ma mémoire »
« Mortel en corps »
Le système d’un homme qui n’en eut aucun, ou la mémoire sans l’imputation
La mémoire et le renouvellement des plaisirs
Chapitre 10. L’Histoire de ma vie au miroir de la fiction
Présences romanesques, miroirs de la fiction
Autobiographie et récits enchâssés
Conclusion. Miroir brisé, cristal brillanté : partage des facettes
Bibliographie
Index
Table des matières