Durant les années 1980, un conflit civil armé s’est progressivement étendu à l’ensemble de l’isthme centraméricain à la suite de la révolution sandiniste au Nicaragua. Le Salvador, le Guatemala et le Nicaragua ont été les Etats les plus touchés par la confrontation entre les forces militaires et les mouvements insurrectionnels. Cette « décennie perdue » fit dans chaque pays des milliers de morts ainsi que des centaines de milliers de réfugiés et déplacés. En 1986, cette page de l’histoire centraméricaine commence à se tourner avec l’appel d’Esquipulas lancé par le président guatémaltèque Vinicio Cerezo. La reprise du dialogue par les chefs d’Etats centraméricains, le leadership politique et la force de la coopération intergouvernementale ont permis de trouver une solution régionale au conflit qui rongeait alors la région. Il faut toutefois garder à l’esprit que la résolution de cette crise est l’aboutissement de multiples tentatives diplomatiques avortées durant cette séquence 1979-1986, dont l’initiative de Contadora (1983). Plus qu’un coup de poker diplomatique, elle préfigure de nombreux changements structurels qui caractériseront l’entrée de l’Amérique centrale dans la décennie 1990, et au-delà dans le XXIè siècle.