Les États-Unis et la gouvernance internationale de l’environnement
Résumé
For nearly 50 years, the United States’ attitude toward environmental governance has been marked by ambivalence. While they are reluctant to participate in certain conventional instruments such as the Kyoto Protocol or the Paris Agreement, the Americans have nevertheless been very active in the fight against pollution. An examination of the positions adopted in international bodies, in intergovernmental conferences, or in the framework of multiparty coalitions reveals that American leadership is conditioned by a deficient federal framework for environmental preservation, linked to the polarization of political life and the characteristics of the American legal system. Thus constrained, the United States directs its environmental foreign policy according to the defence of its economic interests, depending on the degree of convergence between national rules and international norms to which it could commit. Their contribution to the development of international governance depends on this. It remains no less real, even if it implies the exercise of leadership through flexible and multi-stakeholder mechanisms.
Depuis près de cinquante ans, l’attitude des États-Unis envers la gouvernance environnementale est empreinte d’ambivalences. Réticents à participer à certains instruments conventionnels comme le Protocole de Kyoto ou l’Accord de Paris, les Américains sont néanmoins très actifs dans la lutte contre la pollution. L’examen des positions adoptées dans les instances internationales, dans les conférences intergouvernementales, ou encore dans le cadre de coalitions multipartites révèle un leadership américain conditionné par un cadre fédéral lacunaire en matière de préservation de l’environnement, lié à la polarisation de la vie politique et aux caractéristiques de l’ordre juridique américain. Ainsi contraints, les États-Unis orientent leur politique étrangère environnementale à l’aune de la défense de leurs intérêts économiques, selon le degré de convergence entre les règles nationales et les normes internationales envers lesquelles ils pourraient s’engager. Leur contribution à l’essor d’une gouvernance internationale en dépend. Elle n’en demeure pas moins réelle même si cela implique l’exercice d’un leadership orienté vers des mécanismes souples et multipartites de coopération.