Cette proposition de communication au séminaire "Sociologie Politique de l'International" (CESSP) du 18 novembre 2020 a eu pour but de poser les jalons d’une reconstruction du parcours suivi par le “néo-libéralisme” comme entité analytique et explicative dans le corpus anglophone et francophone des connaissances anthropologiques, fondées primordialement sur la pratique de l’observation participante de longue durée, entre 1990 et 2020. Je distingue dans cette présentation trois "vagues" successives qui informent et complexifient notre compréhension du "néo-libéralisme" à partir de matrices interprétatives distinctes : une première vague d'inspiration marxiste et branchée sur l'anthropologie économique et l'économie politique entre le début des années 1990 et le milieu des années 2000 ; une seconde vague dans les années 2000 et au début des années 2010, connectée à la (re)découverte des travaux de Michel Foucault sur le néo-libéralisme et à l'impact de la sociologie de Pierre Bourdieu dans le champ de l'anthropologie ; une troisième vague, enfin, qui tend à intégrer à la question du néo-libéralisme les enjeux écologiques et écosystémiques, notamment en lien avec les débats autour de l'émergence de la notion "d'Anthropocène", au début-milieu des années 2010.