Nous abordons une analyse originale des expositions universelles au prisme des Objectifs de Développement Durable (ODD) sur le long terme, mais aussi avec le regard d'un géographe et spécialiste du marketing et de la responsabilité sociétale des entreprises (RSE). Pour cela, nous complétons notre réflexion par une analyse des statuts et des actions du Bureau international des expositions (BIE) en tant qu’une organisation intergouvernementale à vocation humaniste et progressiste souhaitant rendre le monde meilleur à travers des actions de développement durable et d'innovation sociétale. Une analogie est possible en rapprochant les principes d'action de l'ONU et ceux de la Responsabilité Sociale des Entreprises (RSE) : le développement d'une exposition peut être assimilé à une entreprise responsable avec des objectifs renouvelés, un projet à la fois pour la société, du vivre ensemble et du partage. Dans une première partie, nous montrons que depuis les années 1970, le BIE interroge son rôle et ses objectifs à travers la notion de développement durable (1). Puis, à partir d'une revue de la littérature, l'état de l'art des expositions universelles montre leurs adaptations aux principes du développement durable depuis plus de 172 ans, tout en remontant leur origine, leur définition et leur création aux XVIIIe et XIXe siècles (2). Enfin, nous établissons pour chaque partie un tableau de synthèse intégrant les liens entre la nature même d'un monde – exposition spécialisée et le rôle du BIE entre les 17 enjeux de Développement Durable des Nations Unies (et 169 objectifs). À la fois éphémères et durables, les expositions questionnent à plus d’un titre l’avenir de notre planète et deviennent une source d’inspiration et de défis pour l’humanité dans le cadre d’une puissance douce et intelligente des pays occidentaux et émergents.