La contribution « Le Vampyroteuthis infernalis comme un phare bioluminescent pour penser parmi les vivants. Quelques mutations : De 1981 à 1991 » porte sur la traduction du livre du Vampyroteuthis infernalis dans un média dialogique par la pratique du podcast. Dans le Vampyroteuthis infernalis, Vilém Flusser décrit une créature abyssale, opposée en tout point aux humains. De 1981 à 1991, le livre mute au sein du processus d'écriture de Flusser qui s'engage dans des lettres, des dialogues oraux, des essais, des cours et des traductions. Il existe une généalogie du Vampy et du modèle vampyroteuthien, de la version française à la version brésilienne. Nous appellerons Vampy ce modèle - nous empruntons ce diminutif à la relation entre Louis Bec et Vilém Flusser (Marburger, 2016). L'article met l'accent sur la vision programmatique de Flusser dans le vampyroteuthis. Comment la philosophie des programmes de Flusser, incarnée dans le vampyroteuthis, peut-elle nous servir de phare dans le « moment du vivant » (Worms, 2016) que nous traversons aujourd'hui ? En tenant compte des trois versions différentes du Vampy, de la version française à la version brésilienne, nous proposons de contextualiser les apports du vampyroteuthis dans la pensée des vivants. A cet égard, la version française, qui est la première version inédite, est un tapuscrit offert à son ami, l'artiste Louis Bec. Elle traite d'un contexte scientifique important. Il faut noter l'existence de l'école française de biologie moléculaire avec Jacob et Monod, et la présence de penseurs comme Bergson et Canguilhem. À la fin des années 1960, la biologie est redéfinie par la découverte de l'ADN et la notion de code : c'est le moment historique de la biologie moléculaire. Cependant, il se peut que ce moment manque aussi le point critique que Flusser a soulevé à propos de notre condition programmatique d'existence.