Lomé, la capitale togolaise, fait depuis quelques années, l’objet de multiples opérations de modernisation. La reprise de la coopération internationale qui met fin à la longue léthargie économique dans laquelle le Togo était plongée depuis 1998, a donné lieu à divers projets de réaménagement urbain dont les réalisations n’ont pu se concrétiser sans contraindre plusieurs ménages à une mobilité forcée. Ces actions qui rappellent à la limite les politiques d’un « urbanisme de bulldozer » en vogue dans les années 1970-1980, remettent en jeu, l’éternel problème du foncier, notamment des prérogatives de l’Etat dans la production du sol urbain. Cet article vise essentiellement à analyser les conditions de départ des déguerpis consécutivement à l’aménagement de la voie du Grand Contournement de Lomé. Il fait le point sur l’évolution d’une pratique notoire à Lomé, et invite, dans une approche prospective, à une réflexion sur les modalités en matière de déplacements involontaires de populations au Togo.