Unmaking by requalification
Requalifier pour défaire
Résumé
This article examines the process of withdrawal of a technological innovation policy through the analysis of the flexible qualifications of the objects of innovation. Opposing widely-held views on the shutdown of Superphénix, it provides a new understanding of the trajectory of the fast neutron nuclear reactor in France from the 1950s to the 1990s. The reactors designed in the 1960s and 1970s, in the delicate balance between science and industrialization, were flexibly qualified as demonstrators or prototypes. In 1992, the Superphénix “prototype” was requalified as a “knowledge acquisition facility”. This entailed open evaluations considering the very purpose of the facility, which contributed to the process of withdrawal. It is argued that requalification as an open epistemic object is a decisive step in bringing a major technological programme to a halt.
Cet article analyse le processus de désengagement d'une politique d'innovation technologique en portant l’attention sur les changements de qualifications des objets de l'innovation. S’inscrivant contre les explications répandues de la fermeture de Superphénix, il renouvelle la lecture de la trajectoire du réacteur nucléaire à neutrons rapides, en France, des années 1950 aux années 1990. Les réacteurs conçus dans les années 1960 et 1970, en tension entre science et industrialisation, ont été flexiblement qualifiés de démonstrateur ou prototype. En 1992, le « prototype » Superphénix a été requalifié en « installation d’acquisition de connaissances », synonyme d'évaluations ouvertes examinant la finalité même de l'installation. La requalification en objet épistémique ouvert constitue une étape déterminante de l’arrêt d’un grand programme technologique.
