L’innovation pédagogique est le « le poumon de l’école », Cros (2013). Avec l’apparition de l’informatique devenue TICE puis numérique, l’innovation pédagogique a été associée à la technologie. Alors, l’État, dans une approche systémique close à son exosystème de l’Éducation Nationale, a beaucoup investi dans des projets (« informatique pour tous » (1985), « faire entrer l’école dans l’ère du numérique » (2012), « écoles numériques innovantes et ruralité » (2023)…) et dans des leviers de développement (CARDIE, innovathèque…). Pourtant, en 2019 Bernard et Fluckiger titrent en introduction : « innovation technologique, innovation pédagogique : une relation riche et contrastée ». En 2017, dans une approche critique, Tricot indique qu’il est indispensable de s’intéresser davantage aux conditions de transférabilité car la diffusion reste cantonnée. Ainsi, l’UNESCO (2015) repense l’éducation comme un bien public mondial. Par la création, la mise à disposition et la diffusion de ressources éducatives libres (REL), elle souhaite offrir à un plus grand nombre l’accès à l’éducation. N’est-ce pas la transférabilité appelée par Tricot (2017) ? Dans « numérique pour l’éducation 2023–2027 », l’Éducation Nationale s’empare des communs numériques et en même temps le CSEN, janvier 2023, demande de s’éloigner la fausse bonne idée « tout miser sur la technologie ». Face à ces diverses injonctions : innovation pédagogique avec ou sans technologie, dans un système clos ou ouvert, quelles voies trouver pour que « l ’école » respire librement ?