Sur les 4 105,7 m² prescrits, nous avons ouvert 580 m² en excluant les secteurs pollués (Tr. 2 et 5) soit 14 % du taux d’ouverture. Les limons des plateaux LP1 et LP2 sont très développés et bien conservés (LP2 : de 1,50 m et 1,70 m et LP1 environ 0,80 m). Les limons sont souvent impactés par une coloration bleutée signalant vraisemblablement une pollution. Du mobilier lithique taillé a été mis au jour exclusivement à l’est de la tranchée 1, entraînant une extension vers le sud et un test de fouille. Les éléments lithiques apparaissent dans la partie inférieure des limons LP1- Eg/E et à 2,40 m de la surface actuelle entre les altitudes 98,70 m NGF et 98,84 m NGF. Au total, 67 artefacts lithiques ont été recueillis dont 33 dans le mètre carré testé et 34 en dehors. La fraction fine est représentée. Le mobilier est exceptionnellement bien conservé, attestant de conditions taphonomiques favorables, dans un contexte sédimentaire homogène. Ceci est renforcé par des remontages et des raccords réalisés sur le mobilier lithique. Un secteur positif s’étendant sur une surface d’environ 22 m² se dessine. La concentration de la tranchée 1 semble se poursuivre vers le nord sous la berme en limite d’emprise en direction des vestiges lithiques découverts lors du diagnostic réalisé rue de Belgique (Digan et al. 2022). Les caractéristiques morpho-techniques de l’industrie lithique attestent de schémas opératoires Levallois permettant de rattacher cet assemblage au Paléolithique moyen. Les objectifs de la production à tendance laminaire sont orientés vers la recherche de pointes Levallois. En la quasi-absence d’outil, il n’est pas possible de caractériser plus précisément cette industrie lithique. Cette découverte est à mettre en relation avec les résultats du diagnostic mitoyen de la rue de Belgique. Les deux assemblages lithiques semblent très proches sur le plan des tendances techniques, des schémas opératoires et des matières premières siliceuses exploitées. Il est alors tentant de se poser la question de la contemporanéité de ces deux ensembles. Enfin toujours dans les mêmes secteurs de Tours nord, et à proximité immédiate de l’emprise, des occupations se rapportant au Paléolithique moyen ont été découvertes dans la partie supérieure des Limons LP1- Eg/E et dans l’horizon LP2 (avenue Eiffel, Digan in Lusson et al. 2022). Les assemblages lithiques sont également homogènes et exceptionnellement bien conservés. Une fois de plus, les indices d’occupation du Paléolithique moyen trouvés fréquemment au sein de l’horizon LP1 : Eg/E - favorable à la bonne conservation des vestiges lithiques - montrent indéniablement le fort potentiel pour cette période dans le secteur nord de Tours. L’intérêt que suscite dorénavant cette formation tourangelle auprès des géomorphologues et des préhistoriens doit être perçu comme une motivation supplémentaire pour poursuivre et amplifier les recherches sur les dépôts loessiques du Pléistocène des environs de Tours.