Dans cette contribution, nous présenterons, dans un premier temps, une analyse de l’évolution des données mensuelles du trafic passager et du fret des 54 aéroports les plus importants en France entre 2017 et 2021 (Carrard et Terral, 2020). Puis nous présenterons une l’actualisation de cette étude à partir des données allant jusqu’en 2022 (travail en cours). L’ensemble des données nous ont été fournies par la Direction Générale de l’Aviation Civile (DGAC). Dans une première partie de l'analyse, on s'intéressera à la chute du trafic dès le mois de mars 2020; elle est vertigineuse et annonce une période d’extrême incertitude pour les acteurs de l’aérien. Au dernier trimestre 2020, l’effet du second confinement réduit à nouveau l’activité de façon très significative mais, contrairement au premier, il ne met pas l’activité à l’arrêt complet. La pandémie n’a pas simplement fait s’effondrer l’activité passagers, elle a aussi modifié la structure des trafics domestique et international. Les données permettent également d’observer les effets de la pandémie sur les deux principales familles de transporteurs – traditionnel et low cost. La crise, loin de mettre sur un pied d’égalité tous les aéroports, a plutôt eu tendance à pointer les fragilités qu’on prête généralement à la carte aéroportuaire française. Enfin, nous présentons présenter les différents scénarios de sortie de crise établis par les acteurs du secteur (IATA, Eurocontrol et ATAG). Dans la seconde partie, nous souhaitons analyser les effets de la reprise du trafic après l’arrêt des mesures de confinement au courant de l’année 2021 pour les 54 aéroports français qui ont servi de base d’observation lors de la première partie de ce travail. Nous voulons également confronter les nouvelles évolutions du trafic aux différents scénarios de sortie de crise présentés dans la première partie du travail.