La plupart des travaux scientifiques s’intéressent aux dynamiques spatiales d’implantation des entrepôts, de manière indifférenciée, sans distinguer ni les types d’entrepôts (centres de distribution, entrepôts de cross-docking), ni les entreprises (logisticiens, expressistes, e-commerçants), ni les aires de chalandise de chaque entrepôt (pour comprendre quel entrepôt dessert quels territoires). Ceci s’explique d’abord par le manque de données fiables et surtout disponibles. Il existe donc un déficit de connaissance quant à la desserte « concrète » d’un territoire donné pour comprendre si celui-ci est un territoire servi ou servant de la logistique urbaine et pour appréhender la complexité du maillage logistique et donc in fine des tournées de livraison.L’objectif de l’article est donc d’apporter par le biais d’une vaste production cartographique une compréhension fine des implantations d’entrepôts (par entreprises) et des aires de chalandise des principaux transporteurs et expressistes afin de comprendre réellement comment est desservi ce territoire d’étude du Grand Paris Seine Ouest (intercommunalité au sud-ouest de Paris). Ainsi, l’analyse fine de la situation de territoire servi des communes du GPSO, par l’étude de l’implantation et des aires de chalandise des principales entreprises de messagerie express, permet de mettre en lumière la quasi-absence d’entrepôts ou d’agences sur le territoire du GPSO et le maillage d’entrepôts dans des territoires servants (surtout au sud de Paris, et secondairement au nord-est de Paris ou à l’ouest desHauts-de-Seine). La mise en œuvre d’une stratégie de logistique urbaine durable par l’intercommunalité doit par conséquent prendre en compte cette situation de fait, qui répond à des enjeux et des principes d’organisation économique propres à chaque entreprise de messagerie.