En 2015 et 2016, deux Appels à Manifestation d'Intérêt (AMI) lancés par l’ADEME, en partenariat avec le ministère de la Transition Ecologique et le ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation ont sélectionné 43 projets destinés à mettre en œuvre des actions innovantes et structurantes d’amélioration forestière et de mobilisation de bois pour les chaufferies du Fonds Chaleur et pour les autres filières utilisatrices. L’enjeu du travail d’évaluation proposé ici était non seulement de mesurer et d’analyser, à l’échelle de chacun des projets, l’efficacité et l’efficience opérationnelle des actions et des investissements réalisés, mais aussi d’apporter des éléments de diagnostic stratégique sur le dispositif en matière de pertinence et de cohérence à l’aune des contextes et enjeux nationaux et territoriaux. Par rapport aux objectifs ambitieux définis au lancement du programme, l’efficacité est très satisfaisante pour les volets J Animation K et J Investissement matériels et immatériels K qui ont contribué à redynamiser la gestion forestière et la filière de mobilisation du bois dans des territoires marginalisés. En revanche l’efficacité du volet J Amélioration sylvicole K est beaucoup moins bonne dans la mesure où la réalisation des chantiers en surface et en volume de bois mobilisé ne dépasse pas 20% des objectifs initiaux. L’analyse de l’efficience du volet J Amélioration sylvicole K montre une grande hétérogénéité entre les projets qui relève autant des stratégies mise en œuvre par les partenaires (notamment en matière d’animation et de coordination) que de facteurs contextuels liés à la pertinence des modalités administratives et financières du dispositif par rapport aux enjeux forestiers territoriaux (conditions sylvicoles, morcellement foncier, marché du bois énergie) ou encore à la cohérence du dispositif par rapport aux autres dynamiques régionales (aides complémentaires). A l’issu de cette évaluation qualitative et quantitative du dispositif DYNAMIC BOIS les recommandations formulées consistent (i) à encourager les initiatives partenariales et territorialisées d’appui au développement forestier, (ii) à préconiser un ajustement des conditions administratives et financières des dispositifs de soutien à l’investissement forestier afin d’en simplifier l’accès et de promouvoir des itinéraires sylvicoles plus diversifiés, et (iii) à soutenir l’ensemble des dynamiques de projet qui peuvent contribuer non seulement à l’émergence mais surtout à la diffusion de pratiques innovantes dans le domaine de la gestion forestière et de la mobilisation des bois.