L’objet de cet article sur la globalisation est de s’intéresser au droit économique et à sa capacité de se réinventer face aux évolutions de la société. Il s’agit de partir du « fait économique », à savoir de la définition en économie de la globalisation, pour montrer le décalage qui s’est progressivement installé entre le fait économique et la production normative destinée à saisir celui-ci. Il s’agit ainsi de participer à la réflexion sur les défis que le droit économique du XXIe siècle aura à surmonter pour saisir un phénomène qui s’est développé dans l’indifférence aux territoires ou en tout cas aux territoires géographiques, aux frontières physiques et politiques telles que nous les connaissons. La mondialisation de l’économie d’aujourd’hui, que l’on appelle globalisation, s’est en effet profondément transformée de celle d’avant les années 1980, et ses métamorphoses rendent le droit économique actuel inadapté car construit sur le modèle de l’ancienne mondialisation. Et ce caractère inadapté se révèle chaque jour davantage. Pour mieux comprendre la situation et la nécessité de faire évoluer le droit économique afin de répondre aux défis nouveaux nés de la globalisation, il faut comprendre les transformations induites du passage de la mondialisation à la globalisation de l’économie. Comprendre notamment comment l’apparition des chaînes de valeur mondiales il y a 20 ou 30 ans a profondément et durablement transformé la mondia-lisation, lui donnant un tout nouveau visage auquel le droit économique ne s’est pas encore habitué, alors que les peuples, les hommes, en éprouvent quotidiennement les effets. Il s’agit donc de retracer cette évolution de la mondialisation à la globalisation pour montrer à quel point les souliers du droit écono-mique du XXe siècle apparaissent aujourd’hui usés. Construits sur le modèle de l’ancienne mondialisation, ils s’affaissent, s’effritent, disparaissent. Il faut donc parer le droit économique du XXIe siècle de nouveaux souliers, des souliers 5.0.