La recherche d’économie de moyens a toujours été présente, implicitement ou explicitement, à l’esprit des concepteurs lorsqu’il s’est agi de couvrir ou de franchir des espaces. Cependant, jusqu’au début du 19e siècle, les techniques ou les matériaux utilisés dans le cadre de la construction d’édifices de taille monumentale sont demeurés relativement stables : matériaux d’appareil, charpenterie, constructions basées sur la pesanteur. Une architecture véritablement nouvelle est apparue avec l’invention de nouveaux systèmes d’ossature en béton armé et en acier durant les années 1890. Mais cet essor s’est alors en général borné à des procédés de construction s’inscrivant dans la tradition de la charpenterie. Cependant au sortir de la Seconde Guerre mondiale de nombreuses expérimentations architecturales furent menées ayant pour dénominateur commun la recherche d’un allègement des structures jusqu’à avoir en perspective la dématérialisation des éléments composant l’environnement humain. Les revues d’architecture consacrèrent ainsi durant les années 1950-1970 une série de numéros aux expérimentations et réalisations qui remettaient en question le principe de l’architecture pesante, ancrée dans le sol témoignant de l’intérêt que de nombreux chercheurs et architectes portaient à ces recherches. On assista à un déplacement du champ référentiel de l’architecture qui s’ouvrit non seulement aux arts plastiques, à la musique contemporaine mais même au monde organique comme Iannis Xenakis l’observa finement et comme en témoigne la parution en 1945 de "Vers une architecture organique ?" de Bruno Zevi.