Les politiques culturelles appliquées dans un territoire donné revêtent un caractère essentiel à l’heure de définir le modèle de pays que l’on souhaite construire. Derrière celles-ci se cachent des conceptions identitaires diverses qui transmettent des valeurs, des idéologies et des symboles bien précis, et s’immiscent dans une société civile plus ou moins réceptive aux propositions institutionnelles. C’est en partant de ce postulat et en adoptant une perspective pluridisciplinaire que nous avons abordé, lors de cette journée d’études organisée à Paris 8, le lien entre politique culturelle, identité et idéologie. Nous avons analysé, en particulier, les politiques culturelles appliquées en Espagne au cours de l’époque contemporaine et réfléchi au degré de complémentarité ou d’opposition entre elles. De la Seconde République à nos jours, les politiques culturelles en Espagne ont été abordées par des gouvernements et des régimes divers, qui ont mis en œuvre des modèles culturels et nationaux également pluriels. Au-delà des politiques appliquées par l’État, l’existence de processus de nationalisation alternatifs à l’espagnol, avec des formulations diverses pour l’intégration des différentes identités (confédération, république fédérale, autonomie régionale, monarchie duelle, etc.), ainsi que les changements générés par les processus migratoires, ont induit des propositions culturelles distinctes, dont certaines ont été analysées dans ce numéro que propose la revue Amnis.