Les changements comportementaux en matière de choix de modes de transports ainsi que l’adhésion aux politiques publiques pourraient contribuer à la réduction des impacts de la pollution tant au niveau local que global. Face à la mise en place de ces mesures, notamment dans les grandes agglomérations, se pose la question de l’adhésion des individus et plus spécifiquement des automobilistes, qui sont directement ciblés. Des recherches sur la thématique du changement climatique ont montré qu’il est perçu comme « distant psychologiquement » (Trope & Liberman, 2010), c’est-à-dire correspondant à un ensemble d'événements incertains qui vont se produire dans le futur, dans des lieux lointains, en touchant des personnes dissemblables (Pidgeon 2012 ; Spence et al., 2012). Cette distance à laquelle les individus se représente le phénomène freinerait l’adoption de comportements pro-environnementaux en agissant sur la perception des risques et les préoccupations environnementales. A travers l’analyse thématique (Paillé & Mucchielli, 2012) du discours de 50 actifs automobilistes vivant en zone urbaine nous mettons en perspective la perception des effets globaux/locaux de la pollution et les activités de la vie quotidienne notamment l’usage de la voiture. Pour cela des entretiens semi directifs ont été conduits autour de 3 thématiques : les déplacements quotidiens, la pollution et ses effets au niveau local et global, et la prise en compte de la pollution dans la vie quotidienne. Les conséquences évoquées de la pollution sont majoritairement les problèmes de santé et le dérèglement climatique. Nous discuterons des représentations de la temporalité de ces effets au regard de la perception du risque encouru dans un cadre de vie urbain. Nous mettrons en relation la particularité des déplacements quotidiens et les justifications de l’usage de la voiture avec les préoccupations environnementales et les motivations à adopter des éco comportements dans la vie quotidienne.