Le cargo ne fait plus rêver, même de nuit. Avec une contribution estimée à 3% des émissions carbonées du monde industriel, les activités du shipping sont dans le collimateur de la transition énergétique. Le problème est de taille, tant la dépendance des sociétés aux transports maritimes est importante. Depuis une dizaine d'années, des armateurs proposent le retour des cargos à voile comme réponse aux impacts de la croissance des échanges. Contraint par des capacités de chargement, ce transport s'engage dans une tout autre géographie marchande, où petits producteurs et espaces insulaires jouent les premiers rôles. Certains ont déjà imaginé une démondialisation, en prônant le retour des industries volages, étourdies par les charmes de l'Orient. Rapprocher l'ouvrier du consommateur : l'idée n'est pas si radicale. Elle laisse entrevoir une réduction des trajets, mais pas des volumes. Le retour de la propulsion vélique, elle, propose une révolution, par la taille, puisque les dimensions modestes des cargos à voile projetés impliquent une démassification des flux.