Cette communication interroge la réalité institutionnelle de la politique universitaire inclusive à partir du cadre théorique de l’analyse institutionnelle (Monceau, 2012, de Saint Martin, 2019). Si les politiques publiques en France ont, depuis 15 ans, mis en place l’école inclusive, l’inclusion universitaire fait beaucoup moins l’objet d’intérêt et de débats. Est-elle un impensé des politiques publiques ? Les résultats d'une recherche qualitative menée au sein d'une Université permettent d’établir une distinction entre inclusion formelle, c’est-à-dire encadrée législativement, et inclusion informelle, relevant de volontés individuelles. La première autorise les étudiants institués en situation de handicap à se sentir accompagnés dans leur parcours universitaire et montre que l’entrée dans le supérieur constitue une transition entre le monde du handicap et le monde des « valides » (Milon, 2020). L’inclusion informelle repose sur un « bricolage héroïque » (Ebersold, 2017) des différents acteurs de l’inclusion universitaire qui se mobilisent entre créativité, négociations et obstacles. S’il est injuste de penser que l’inclusion universitaire est un impensé des politiques publiques, elle reste inaboutie. L’équité territoriale n’est pas accomplie. De grandes inégalités perdurent entre les filières, les niveaux d’’enseignement… et l’accessibilité de l’université reste fragmentaire pour les étudiants en situation de handicap.