Dans le système enseignement-apprentissage, les interactions professeurélèves produisent (et sont le produit) de dynamiques à la fois normées et imprévisibles dont l'enjeu est la co-construction d'un sens partagé. Si l'analyse des synopsis de leçons montre qu'il n'existe pas de différence statistiquement significative entre les différentes modalités de cours mobilisées par des enseignants de collège selon leur type de professionnalisation 1 , l'enjeu de cette étude consiste à identifier des espaces de frottement interculturel. Ces espaces permettent l'émergence d'éléments de contextualisation différenciant les pratiques enseignantes (Sauvage Luntadi et Tupin, 2012). Dans le cours de la séance, l'irruption de ces éléments marque des espaces de rencontre interculturelle (Abdallah-Pretceille, 2008). Cette rencontre interculturelle s'observe au détour de moments dialogiques signifiants ; la méthode d'analyse qualitative consistera à caractériser ces micro-événements considérés comme "remarquables" (T = 55'; N = 2 X 6 séances) du point de vue de la dynamique interculturelle engagée. Les résultats montrent que quatre stratégies de négociation interculturelle sont mobilisées en contexte par les enseignants comme les élèves. L'étude qualitative des éclats de corpus met en évidence quatre stratégies de co-ajustement : 1) le déni des coprésences de cultures, 2) un relevé de représentations-élèves faisant obstacle en contexte, 3) l'ouverture forcée de l'espace culturel chez l'enseignant et 4) l'irruption d'une médiation inversée par des élèves. Les perspectives ouvertes concernent la formation des enseignants à la dimension interculturelle du métier au regard du contexte signifiant pour les élèves. Mots-clefs : rencontre interculturelle, professionnalité enseignante, interactions en situation éducative, représentations-obstacle. 1 voir Martinez, C. (2018). Pratiques enseignantes et expérience professionnelle antérieure, thèse de doctorat ès science de l'éducation,