Monitoring by photo-identification of marine turtle populations in the Vasière des Badamiers - Mayotte. 2021
Suivi par photo-identification des populations de tortues marines de la Vasière des Badamiers - Mayotte. Année 2021.
Résumé
En 2010, les membres bénévoles de l’association, passionés par l’environnement marin de Mayotte, se jettent à l’eau de la Vasière des Badamiers. Très vite, les observations fréquentes de tortues marines, les amènent à entreprendre un suivi de ces individus par photo-identification.
Stockées depuis de nombreuses années en attendant d’être exploitées, ces données permettent aujourd’hui d’entrevoir l’étonnante histoire de vie des populations de tortues marines de la Vasière des Badamiers. Initialement composées d’adultes et de juvéniles, la disparition des herbiers à phanérogames marines du fond de la Vasière a entrainé un déclin de la population adultes à partir de 2014. Un seul adulte est rarement observé en phase de déplacement.
Aujourd’hui la Vasière est composée de populations juvéniles de tortues vertes (Chelonia mydas) et de tortues imbriquées (Ertemochelys imbricata), qui y trouvent des habitats préférentiels pour s’y alimenter. Les individus se caractérisent par une certaine fidélité temporelle au site d’étude. Douze d’entre eux y sont présents depuis au moins cinq ans, et six depuis six ans.
Le temps alloué aux différents comportements observés est nettement représenté par l’alimentation. Le milieu de la Vasière est en effet riche en macro-algues, corail et éponges, aliments de base pour les tortues verte et imbriquée à ce stade de développement. Peu profond, la Vasière réprésente ainsi un véritable garde mangé à l’abri des prédateurs.
Mais, ces zones d’alimentation sont restreintes, aussi bien spatialement que qualitativement. La fidélité des individus pourrait être liée à un temps de résidence nécessairement long pour assurer une croissance dans un contexte de ressource alimentaire limitée. L’hypothèse d’une fidélité plus restreinte, correspondant à leur zone « territoriale » pourrait être confortée par une ségrégation spatiale entre individus, potentiellement contrôlée par la qualité du milieu en ressource alimentaire.
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