Cet article restitue une diversité de pratiques liées à la figure de l’amateur et son évolution concrète dans le domaine patrimonial. Elles sont examinées à travers le cas de trois ramasseurs de cailloux, comme ils sont surnommés, originaires du nord de la Bourgogne. Collectionneurs de savoirs sur la Préhistoire et de belles pièces, ils ont classé dans leur réserve respective des dizaines de milliers de silex taillés que les labours remontaient à la surface de parcelles agricoles. N’utilisant aucun outil de détection, ils ont procédé par ramassage dès les années 1950, une décennie décisive qui suit la réorganisation du CNRS et la mise en place de circonscriptions archéologiques. Les responsabilités sont alors progressivement redistribuées ainsi que toute la chaîne des opérations liées à la collecte et l’étude scientifique des vestiges archéologiques.