En dépit de la disponibilité des diverses classes thérapeutiques d’antihypertenseurs, l’hypertension demeure mal maîtrisée, en partie en raison de la faible adhésion. Par conséquent, il est nécessaire de mettre au point des antihypertenseurs qui agissent sur de nouvelles cibles pour mieux maîtriser la pression artérielle. La présente revue porte sur de nouvelles connaissances (y compris les données de récents essais cliniques) sur l’interférence avec le système rénine-angiotensine, principalement sur les aminopeptidases A et les enzymes de conversion de l’angiotensine II (ECA2) dans le cerveau, ainsi que sur le substrat de rénine (angiotensinogène) dans le foie. Ceci soulève la possibilité que les inhibiteurs d’aminopeptidase A à action centrale (p. ex. le firibastat), qui empêchent la conversion de l’angiotensine II à l’angiotensine III dans le cerveau, soient particulièrement utiles chez les Afro-Américains. Le firibastat qui régule aussi à la hausse l’ECA2 dans le cerveau contribue à la conversion de l’angiotensine II à son métabolite protecteur, l’angiotensine (1-7). De plus, les oligonucléotides antisens ou les petits acides ribonucléiques interférents contribuent à supprimer l’angiotensinogène d’origine hépatique durant des semaines, voire des mois, après 1 injection et ainsi ils pourraient potentiellement permettre de surmonter les problèmes d’adhésion. Finalement, l’interférence avec l’ubiquitination d’ECA2 se profile comme une option future dans le traitement de l’hypertension neurogène, puisque la résistance à l’ubiquitination régulerait à la hausse l’activité des ECA2.