Un contexte international tendu fit appréhender Occupied comme une leçon de géostratégie, occultant aux yeux des critiques sa dimension politique, pourtant riche d’enseignements. En effet, la série met un Premier ministre norvégien, écologiste idéaliste, aux prises avec une crise internationale faite d’une invasion russe inédite car masquée, insidieuse et commanditée par l’Union européenne. Dans la polis ainsi créée, la professionnalisation brutale d’un personnel politique novice (tiraillé entre fidélité à ses idéaux et pragmatisme) coïncide avec le dilemme que doit affronter la population (résistance, passivité ou coopération ?). La série interroge ainsi le rapport au et à la politique, mais aussi les ressorts de la mobilisation, car, via des biais d’identification, des showrunners avides de déconstruire l’image jugée factice du royaume scandinave ont suscité un vif débat qui n’est pas le moindre des intérêts d’Occupied.