Le compte personnel de formation (CPF), le compte personnel de prévention de la pénibilité (C3P) et le compte d’engagement citoyen (CEC) étant personnels, leurs titulaires sont libres d’utiliser les droits qui y son inscrits. Tous apportent à la personne des ressources qui lui offriront la possibilité de donner un autres cours à sa vie professionnelle. Néanmoins, à la différence du compte épargne-temps, ces trois compte obéissent à une logique de dotation tantôt en euros, tantôt en points, proportionnée à la durée du travail annuelle, au degré d’exposition à des facteurs de risques professionnels ou encore à un engagement personnel dans des activités bénévoles ou de volontariat. Dès lors ne faut-il pas s’étonner que s’agissant d’une dotation et non d’une épargne, les textes circonscrivent les actions éligibles aux comptes et donc les parcours professionnels possibles. La tentation serait grande de conclure à deux orientations contradictoires. Mais ce serait perdre de vue les ressorts de la loi de 2018, à savoir qu’elle mise sur les compétences pour ajuster offre et demande d’emploi et voit dans le compte personnel un instrument privilégié pour concilier aspiration individuelle à l’autonomie et besoin du marché dans une économie de la connaissance. Si l’on retient au contraire cette deuxième grille de lecture, la fonction occupée par les comptes personnels éclaire le régime des droits inscrits et les modalités de leur mobilisation.