Anonymous portraits: ethics and methodology in a post-genocide context (Guatemala)
Portraits anonymes : éthique et méthodologie en contexte post-génocidaire (Guatemala)
Résumé
This article is the result of a year-long ethnographic investigation in the Mayan ixil region of Guatemala, an area that was the scene of a genocidal policy some forty years ago. The author proposes to explore the ethnographic use of portraits by questioning anonymity. Based on the life-story of a political and activist leader, she highlights the methodological and ethical issues at stake in the restitution of data produced in the particular context of the post-genocide. Who should be left anonymous? What data can be shared publicly? How can we 'cover our tracks' when the interlocutors have highly identifiable profiles? With the rise of the internet and open access research, these questions have become central for social anthropologists, even when the investigative environments are not as tense as those of the post-conflict.
Cet article se base sur une enquête ethnographique de près d’un an dans la région maya ixil du Guatemala, zone ayant été le théâtre d’une politique génocidaire il y a une quarantaine d’années. L’auteure propose ici d’explorer l’usage ethnographique des portraits par un questionnement autour de l’anonymat. À partir de l’histoire de vie d’une figure politique et militante, elle soulève les enjeux méthodologiques et éthiques qui traversent l’étape de la restitution de données produites dans le contexte particulier du post-génocide. Qui doit-on laisser anonyme ? Quelles données peuvent être partagées publiquement ? Comment « brouiller les pistes » lorsque les interlocuteurs ont des profils particulièrement identifiables ? Avec l’essor d’internet et de la recherche en accès libre, ces questions sont devenues centrales pour les anthropologues, y compris lorsque les milieux d’enquête ne présentent pas des tensions aussi vives que celles du post-conflit.