Le premier objectif de cette recherche était d’identifier des profils d’expériences de récupération vécues par les salariés durant les heures hors travail. En nous appuyant sur un échantillon de 442 employés ayant rempli le même questionnaire à deux reprises à trois mois d’intervalle, nous avions également pour objectif d’étudier la stabilité temporelle de ces profils, ainsi que leurs relations avec un ensemble de déterminants et d'indicateurs de santé. Enfin, notre dernier objectif était d’analyser les éventuelles différences dans les résultats obtenus entre deux sous-échantillons d'employés travaillant sur site ou à distance. Nos résultats ont révélé quatre profils distincts d’expériences de récupération hors travail : Faible récupération, Récupération modérément élevée, Récupération modérément faible et Récupération élevée. Ces profils présentaient des niveaux modérés à élevés de stabilité temporelle sur une période de trois mois. Contrairement à l’orientation vers la vie personnelle, le workaholisme et les attentes des collègues concernant la nécessité de donner rapidement suite aux messages liés au travail étaient associés à une plus faible probabilité d’appartenance au profil Récupération élevée comparativement aux autres profils. Les niveaux d'épuisement émotionnel et de somatisation différaient également selon les profils, avec les niveaux les plus élevés rapportés par les employés appartenant au profil Faible récupération. Finalement, tous ces résultats étaient généralisables aux employés travaillant à distance et sur site.