Les privilèges aphrodisiens depuis l’époque triumvirale ont contribué à isoler la cité au sein de l’Asie. Pourtant, vraisemblablement au milieu du 3e s. et au plus tard sous Dioclétien, elle devint capitale provinciale. Nous voulons montrer que cette décision intervint sur un terrain particulier, où Aphrodisias avait pris position: depuis le 2e s., on peut observer ce qui apparaît comme une politique originale de la cité pour dominer la Carie orientale. Elle passe avant tout par la création et l’entretien de liens inégaux avec de nombreuses cités cariennes, dans des domaines (économie régionale, vie culturelle, création de parentés mythiques) où Rome n’intervient habituellement pas, à la différence des rivalités entre grandes cités d’Asie. Ainsi les questions de statut, décidées par Rome, peuvent-elles ici être éclairées par l’étude des réseaux créés et entretenus par Aphrodisias.