PEGASE est un programme coélaboré par la Fondation Daniel et Nina Carasso et l’académie de Versailles. Il a pour objectif de soutenir financièrement des projets d’intérêt général dans le domaine des arts, de la culture et du développement durable afin de contribuer à la généralisation de l’Éducation artistique et culturelle (EAC) au sein des établissements scolaires publics. Mise en place à partir de l’année scolaire 2018- 2019 et pour une durée de cinq années (jusqu’en 2022-2023), l’expérimentation vise à étudier les conditions de réussite d'un programme de généralisation des arts à l'école dans sept établissements scolaires de l’académie de Versailles. À partir de la fin d’année 2018, les laboratoires EMA de l’université de Cergy-Paris (CY), le LIRTES de l’université Paris-Est-Créteil, appuyés par l’Observatoire universitaire international éducation et prévention (OUEIP), ont initié une recherche-évaluation de l’expérimentation, dont l’objectif général visait à déterminer les conditions de réussite de l’implémentation du programme. Dès lors, nous avons travaillé autour de cinq objectifs opérationnels : 1. Dresser un panorama des enjeux historiques et contextuels des pratiques liées au développement de l’EAC sur l’académie; 2. Comprendre les modalités de mises en œuvre du programme à l’échelle des différents établissements et acteurs impliqués dans l’expérimentation. Il s’agit d’être en mesure d’identifier les modes d’appropriation des actions mises en place et les facteurs qui permettent leur développement ; 3. Mesurer des effets du programme sur les différentes dimensions d’amélioration du climat scolaire et sur les enjeux de construction d’une posture citoyenne : état des relations entre les élèves et les adultes, relations au sein de la communauté éducative, engagement des élèves, etc. ; 4. Repérer les marqueurs dans les démarches liées à l’EAC qui favorisent la transformation des pratiques et des usages liés aux professionnalités des différents acteurs mobilisés dans le cadre du programme ; 5. Identifier les formes de mise en alliance éducative entre des partenaires pluriels en analysant comment le programme travaille la question des partenariats sur le territoire, des logiques d’alliances ou de sous-traitance entre des acteurs liés à des cultures professionnelles différenciées. Afin de répondre à la pluralité de ces objectifs, l’équipe de recherche a réalisé un travail de terrain, combinant méthodologies qualitatives et quantitatives, durant trois années scolaires (de 2019 à 2022) dans les sept établissements scolaires impliqués dans l’expérimentation. Ce rapport propose une analyse transversale des données récoltées auprès des différentes catégories d’acteurs concernés, de manière à rendre compte des éléments les plus saillants sans différencier les établissements les uns par rapport aux autres. Nous organisons ainsi cette restitution en trois grandes parties. Dans la première, nous rappelons les éléments contextuels relatifs au déploiement de PEGASE et à notre méthodologie d’enquête. Après un retour historique sur l’EAC aux plans national et académique et une présentation détaillée de notre méthodologie et des établissements d’enquête, des tendances générales chiffrées visent à caractériser quantitativement l’évolution du programme. La deuxième partie est centrée sur les perceptions et pratiques des professionnels engagés dans PEGASE, que ce soient les acteurs institutionnels, les personnels scolaires, les partenaires et intervenants culturels et artistiques. Il s’agit d’analyser leurs positionnements face au programme tout comme les formes d’alliances nouées au cours de son déploiement. Enfin, la troisième partie vise à rendre compte du point de vue situé des élèves, tant sur leurs perceptions des projets auxquels ils ont participé que sur leurs modes d’appropriation différenciés. Ces trois parties mettent en lumière des éléments saillants d’analyses qui seront repris en conclusion.