Réflexion en forme d’aphorisme inspirée de la lecture de l'ouvrage collectif : Ils ont un besoin instinctif de regarder le monde de tout en haut pour essayer de le comprendre ou alors de le parcourir de tout en bas pour essayer d'en saisir l'humanité. Ce sont les géographes. Ils ont besoin de savoir « où ils sont et pourquoi autour d'eux, c'est comme ça ». Aux lieux qui ancrent, ils préfèrent les liens qui unissent. Leur territoire est la connaissance mais aussi la relation. Ce sont les pédagogues. Ils aiment repousser les frontières et mettre des ponts. Leur rapport au savoir est un rapport au monde qu'ils veulent transformer. Introduction Le regard croisé de la pédagogie et de la géographie est non seulement éclairant, mais utile et fécond. Les contributions réunies dans cet ouvrage en témoignent d’une double manière : d’abord en retraçant les chemins parcourus qui ont contribué à façonner l’espace scolaire tel que nous le connaissons, ensuite en ouvrant des voies et des possibles pour inventer les nouveaux espaces d’apprentissage d’aujourd’hui et de demain. Entre parcours d’exploration de formes pédagogiques et traversée d’espaces géographiques, les auteurs parviennent à nous conduire des salles de classe de la France républicaine aux écoles de campement du Mouvement des Sans Terre au Brésil, d’écoles ordinaires ou expérimentales en milieu urbain et périurbain (de Paris à São Paulo, de Versailles à la Normandie) aux nouveaux territoires d’éducation du monde rural. Le parcours proposé s’inscrit dans un mouvement du « dedans » vers le « dehors », de l’école vers le monde, et en retour du monde vers l’école. Faire école et faire monde n’ont jamais été complètement séparés. A l’ère du savoir-relation, la question des interactions inter-individuelles au sein de modes d’organisation collective est également essentielle. De la salle de classe à la cour de récréation, des espaces dédiés aux apprentissages (comme la lecture ou l’écriture) à des lieux plus informels pour échanger (comme les couloirs, le jardin, la bibliothèque…), il y a plus qu’un déplacement physique entre des lieux matériels : s’opèrent alors des recompositions et des reconfigurations pédagogiques offrant d’autres possibilités d’apprendre et d’interagir. Logique des lieux, logique des liens, et inversement pourrait-on dire... Plan du chapitre 1) Inventer de nouvelles formes scolaires et éducatives en dépassant l’opposition du « dans » et du « hors » la classe 2) De l’espace scolaire aux environnements d’apprentissage : quel changement de paradigme ? 3) Les nouvelles figures de l'apprendre à l’ère du numérique