La ligne directrice du projet de recherche est l’étude de la population de Lion-sur-Mer (14), depuis le Moyen Âge jusqu’à l’époque contemporaine (fin du XIXe siècle), se basant sur une approche conjointe des sources textuelles et des données archéologiques, avec notamment la fouille de l’ancien cimetière paroissial. Ce dernier était autrefois localisé autour de l’église Saint-Pierre, le cimetière actuel n’ayant été établi à l'écart du centre-bourg qu’au début du XXe siècle. L’année 2020 a été consacrée à un inventaire des documents d’archives, notamment les séries des registres paroissiaux, relativement bien conservées. L’année 2021 a vu une première intervention archéologique, d’une durée de deux semaines, avec la réalisation de deux sondages, de part et d’autre de l’église. Ces sondages ont permis de confirmer la présence de vestiges funéraires, avec des sépultures conservées sur plusieurs niveaux et des squelettes présentant une bonne conservation osseuse. La fouille archéologique programmée de 2022 a permis l’ouverture d’une surface d’environ 75 m², dans le secteur 2, autour du sondage réalisé l’année précédente au sud-ouest de l’église, qui a été fouillée pendant 4 semaines. Parallèlement, une première étude documentaire a été effectuée sur les registres paroissiaux. L’opération, dans sa globalité, était donc centrée cette année sur l’Époque moderne. L’intervention de terrain a permis de poursuivre la fouille des sépultures découvertes en 2021 et d’en mettre au jour de nouvelles, portant le total à 43 sépultures identifiées dans le secteur 2. De nombreuses sépultures ne sont que partiellement conservées en raison de la forte densité d’inhumation et donc des nombreux recoupements. Parmi les individus fouillés en 2022, les différentes classes d’âge sont représentées : adultes, adolescents, immatures, périnataux et même fœtus. La quasi-totalité des individus reposent en décubitus, selon une orientation globalement nord ouest/sud-est. L’ensemble des individus pour lesquels l’espace de décomposition a pu être déterminé se sont décomposés en espace vide. De nombreuses sépultures ont livré des clous de cercueils, et parfois des traces ou des fragments de bois. La présence d’une enveloppe souple de type linceul est attestée pour plusieurs sépultures au sein desquelles des épingles ont été retrouvées. Deux nouvelles sépultures ont fait l’objet d’une datation par radiocarbone, confirmant l’appartenance des individus de ce secteur à l’Époque moderne. Une fenêtre complémentaire ouverte à proximité du chœur a permis de mettre en évidence plusieurs sépultures comportant des pierres de calage ou de marquage au sol, caractéristiques similaires à ce qui avait été mis en évidence en 2021 dans le sondage 1, au nord-est de l’église. Deux individus de cette fenêtre ont également fait l’objet d’une datation par radiocarbone, fournissant des résultats situés entre la fin du XIIe et la fin du XIIIe siècle.