Les effets du changement climatique se font de plus en plus sentir sur les forêts françaises ; ils sont surtout désormais visibles : des arbres dépérissent. Les forêts de la région Centre-Val de Loire ne sont pas épargnées : l’emblématique chêne (pédonculé et désormais aussi sessile) est concerné, tout comme le pin sylvestre et plus encore le châtaignier. La sécheresse en est une cause mais sans être la seule. Cela se vérifie notamment dans la forêt de Vierzon, qui constitue un « terrain d’étude privilégié pour les scientifiques » tant les dépérissements sont nombreux ; elle est aussi l’un de nos sites d’étude. Notre communication se fondera sur les recherches conduites dans le cadre du projet Plantaclim qui, selon son intitulé, vise à « Maximiser les services des (re)plantations forestières dans le contexte du changement climatique ». Nous nous appuierons sur l’analyse de données spatiales, des observations de terrain, des inventaires floristiques et entomologiques, ainsi que sur des témoignages : ont été interrogés 25 acteurs de la filière forêt-bois (surtout 5 avec qui les effets du changement climatique ont été davantage abordés) et 4 autres acteurs du territoire (dont association de protection de la nature) ; se sont ajoutés des échanges réguliers avec les partenaires socio-économiques du projet (dont ONF et CNPF). Pour les acteurs forestiers, face aux dépérissements, la plantation apparaît comme une solution, d’ailleurs encouragée par les pouvoirs publics (plan de relance) et, même si des essais sont réalisés avec de nouvelles essences, ce sont pour l’heure les pins maritimes qui profitent de la dynamique. Mais peuvent-ils constituer une solution pour l’ensemble de la région Centre-Val de Loire ? Après avoir exposé le cadre méthodologique de notre recherche, nous analyserons les regards portés par les acteurs interrogés. Nous retracerons ensuite les dynamiques des plantations de pin maritime et nous nous intéresserons, dans un 3e temps, aux (dis)services rendus par ces dernières et notamment à la biodiversité associée. Nous montrerons ainsi que cette solution n’a pas vocation à être généralisée à l’échelle de la région et ne peut valoir que localement, sur le plan biophysique autant que sociétal.