Préalablement aux travaux projetés par la Société Civile Immobilière Extension de l’aménagement d’un bâtiment industriel au nord-est de la commune d’Hem « Cense Layence » un diagnostic archéologique a été mené sur une surface de 6 560 m2 pour une ouverture quantifiée à 13,34 %. Positionnée à l’altitude moyenne de 36 m IGN 69, l’emprise se situe en limite des collines de sables et d’argiles du Ferrain, en rive droite du bassin de la Marque. L’intervention révèle la présence de vestiges de type fossés, fosses et sépultures à inhumation. Ils permettent la reconnaissance de trois séquences chronologiques : le haut Moyen Âge (?), le bas Moyen Âge et l’époque moderne, soit plus précisément le XIVe s. et les XVe s./XVIe s. pour les deux dernières. Le haut Moyen âge est caractérisé par deux aménagements funéraires en fosses quadrangulaires qui ne livrent pas de mobilier. Les défunts sont positionnés en décubitus dorsal. Les sépultures sont arasées : l’espace de décomposition permet toutefois d’indiquer qu’une des inhumations s’est faite dans un coffrage de bois assemblé au moyen de cheville. Ce type d’architecture est majoritaire durant les périodes mérovingiennes et carolingiennes. L’orientation adoptée conduit également à considérer cette période et peut être la fin de celle-ci avec à l’appui de ce critère de détermination l’absence de dotation mobilier. Positionnée en limite d’emprise, cette occupation pourrait correspondre à un groupe de tombes isolées ou en marge d’une installation domestique. Nous ne pouvons cependant pas exclure l’hypothèse d’une aire plus conséquente, non repérée aujourd’hui. Cette découverte complète les assemblages funéraires découverts dans l’est lillois, région lacunaire en ce qui concerne ce type d’implantation. Le bas Moyen Âge et l’époque moderne renseignent des fosses et un fossé. Témoignages de l’exploitation liée à la Cense Layence, ils traduisent probablement l’ancienneté de cette dernière. Le système fossoyé caractérise la limite d’un découpage sinueux d’une grande parcelle présente, par ailleurs, sur le cadastre napoléonien de 1824.